janvier 2004
 

Depuis quelques décennies, de nombreux travaux révèlent les questionnements que l’évolution des mœurs et l’effondrement du patriarcat ont provoqués sur la place, la fonction et le rôle de chacun des parents. L’apparition concomitante de la notion de parentalité, son succès médiatique et politique témoignent de la constitution du fait parental en question sociale. L’une des caractéristiques de cette nouvelle notion est sa globalité: elle appréhende les deux parents sans distinction de sexe, ou de genre. Comme si le père et la mère se trouvaient confondus par leur nouvelle et commune responsabilité, alors que les psychologues insistent toujours sur leurs spécificités.

Au contraire de la paternité, l’évidence sociale et psychologique de la maternité n’a guère incité, jusqu’à très récemment, à une interrogation poussée. Au discours «psy» traditionnel sur l’assomption de la fonction maternelle ne s’est opposé que le discours féministe universaliste, déniant la spécificité maternelle dans une perspective militante soucieuse de briser l’assignation sociale des femmes à la maternité. Cette opposition s’est révélée assez stérile : masquer l’importance de la différence des sexes et ses effets sur les positions parentales ne saurait permettre d’abolir les inégalités construites à partir de cette différence, bien au contraire.

Les textes ici réunis essaient, chacun à sa manière, d’interpréter certaines transformations récentes de la fonction maternelle et des représentations qu’elle inspire, en les mettant en relation avec le cadre nouveau que constitue la parentalité contemporaine. Ce tour d’horizon multi-focal permet d’appréhender à la fois combien la maternité est une construction culturelle et combien il demeure nécessaire de prendre en compte sa spécificité physique pour pouvoir en produire une analyse, dans un contexte qui voit les contours de la parentalité se complexifier chaque jour d’avantage.

  • Nombre de pages : 176
  • ISBN : 978-2-85952-897-3
  • Date de parution :
  • Format : 16 x 24 cm
  • Yvonne Knibiehler (dir)

    Essayiste et historienne, Yvonne Knibiehler est professeur honoraire à l’’université de Provence.

  • Neyrand Gérard (dir)

    Sociologue, directeur du Centre interdisciplinaire méditerranéen d’études et de recherches en sciences sociales (CIMERSS).

20,00

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