Hormones, idées noires… Marie-Rose Moro démythifie la puberté

Marie-Rose Moro, pédopsychiatre et directrice de la Maison de Solenn, nous parle du guide La puberté et moi, L’essentiel pour la vivre sereinement.

Un livre qui aide les adolescents à mieux comprendre la puberté

« Le pédiatre et psychanalyste Donald Winnicott disait : « L’adolescence, c’est une maladie qui passe toujours »! », s’amuse Marie-Rose Moro. Cette pédopsychiatre publie, avec Sophie Bordet-Petillon, La puberté et moi.

Un petit guide clair et plein d’astuces, illustré par Océane Meklemberg, qui répond aux questions que peuvent se poser des enfants qui deviennent adultes parfois brutalement. Est-ce que la puberté, c’est l’adolescence ? Pourquoi je suis mal dans ma peau ? Acné, écrans, orientation sexuelle, consentement, le livre répond à toutes sortes de questions et s’adresse aussi bien aux adolescents parfois paumés qu’à leurs parents également en difficulté.

« Ça se voit, ça se sent, ça s’entend ! »

« Le corps et l’esprit changent beaucoup au moment de la puberté parce qu’on a beaucoup d’hormones, qui vont préparer à avoir une sexualité et une fécondité, synthétise Marie-Rose Moro, directrice de la Maison de Solenn, qui accueille les adolescents en difficulté à l’hôpital Cochin (AP-HP). Ça se voit, ça se sent, ça s’entend ! » Pas facile de s’y retrouver pour les parents. Car si beaucoup de jeunes traversent cette période avec quelques clashs mais sans grands drames, certains connaissent de réelles idées noires. Comment différencier la banale crise d’ado, où son enfant se transforme en jeune indépendant et insolent, d’un réel trouble psychologique ?

« Les hauts et les bas, c’est banal, ça existe chez 10 % des enfants au moment de la puberté, reprend la pédopsychiatre. Un certain nombre va avoir des idées suicidaires. Il faut s’inquiéter quand l’enfant souffre, change brutalement son comportement. Qu’il ne parle plus, n’a plus envie de voir ses amis, que les choses qui l’intéressaient ne l’intéressent plus. Parfois, il n’arrive pas à dire son inquiétude. Il peut penser qu’il est le seul à les ressentir. Il faut lui dire qu’on voit qu’il ne va pas bien. Si on n’arrive pas à le faire parler, on va voir le généraliste, un psychologue… ».

Article paru dans 20 minutes, le 23/09/21.

 

Interview de Marie Rose Moro, co-auteure du livre pour 20 minutes, sept. 2021: